Dune : Deuxième Partie (2024) : le test complet du 4K UHD

Denis Villeneuve transforme son essai et donne une suite en tous points spectaculaire à son premier chapitre du Dune de Frank Herbert.

Paul Atreides s’unit à Chani et aux Fremen pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers.

Dune et de deux

Avec son Dune en 2021, Denis Villeneuve a pris un risque. L’oeuvre de Frank Herbert a épuisé plus d’un projet d’adaptation et les deux qui ont abouti (Dune de David Lynch en 1984 et l’adaptation TV de 2000-2003) ont toujours été accueillies assez sèchement. Se targuant d’une grande passion pour le roman et avouant qu’il tenait dans les mains un rêve de cinéaste, Villeneuve a réussi le premier pari de démocratiser Dune et de faire venir en nombre les spectateurs pour son premier pas sur la planète des sables, un premier pas qui ne couvrait finalement qu’une fraction du premier roman de la saga. Avec une esthétique imparable, un casting musclé et une musique hypnotique signée Hans Zimmer, le pari intitulé courageusement Dune : Part One en VO, allait rapidement déclencher un feu vert pour sa suite.

Après une longue exposition des premières forces en présence, Dune a posé les fondations d’un Dune : Deuxième Partie qui reprend exactement là ou s’arrête son prédécesseur et qui passe la seconde pour un récit dense où politique et religieux se mêlent merveilleusement dans cet univers dépeint d’une façon très réaliste, très concrète, grâce à une esthétique toujours au rendez-vous (les décors naturels, et leurs températures, font mouche), et où le bruit et la fureur prennent le pas sur la contemplation.

De nombreux éléments du roman, absents du premier film, font leur apparition ici : la culture Fremen en premier lieu, avec ses croyances, ses rituels, les traditions qui entourent les vers des sables (dont l’origine de « L’Eau de la vie ») et que le héros va embrasser à grande vitesse. Mais également L’Empereur Shaddam IV (un Christopher Walken né pour joué ce rôle) et sa princesse de fille Irulan (Florence Pugh), qui fait partie du « plan Bene Gesserit » pour contrôler la destinée de l’univers connu. Et aussi l’apparition du terrible Feyd-Rautha, neveu sadique du Baron Harkonnen, incarné par Austin Butler qui, après Elvis, démontre magnifiquement ce qu’est un rôle de composition.

Les âmes chagrines auront tôt fait de repérer quelques libertés prises par Denis Villeneuve par rapport à Frank Herbert, que ce soit pour Chani et sa position par rapport aux décisions de Paul, certaines moeurs des Harkonnens largement édulcorées (Herbert, homophobe reconnu, décrit leur penchants homosexuels comme une tare), ou encore la non-naissance de Alia, soeur de Paul… quelques concessions sans grand impact sur le grand échiquier qui bouscule Arrakis.

En accouchant de l’un des plus grands succès de 2024 et de l’un des films de SF les plus acclamés avec ce Dune: Deuxième partie, Denis Villeneuve n’aura pas résisté longtemps à l’appel d’un Dune 3 qui devrait prendre également directement la suite et s’attaquer au second roman de la saga Le Messie de Dune. Il y a cependant peu d’espoirs de voir ensuite les autres romans être portés à l’écran, tant le récit prend des directions ésotériques et fantastiques parfois difficiles à suivre et à faire financer…

La Warner n’a tout de même pas tout à fait renoncé à explorer un peu plus cet univers puisque la série Dune: Prophecy (bientôt diffusée), s’attachera à raconter les origines de la communauté Bene Gesserit. À suivre donc !

Dune: Deuxième partie est proposé (entre autres) dans un boîtier SteelBook plutôt sobre qui accueille les disques 4K Ultra HD et Blu-ray (film et bonus à chaque fois) aux sérigraphies monochromes qui rappellent celles du premier film. Les menus Warner standards du moment assurent une navigation efficace.

Pas de disque 3D cette fois, Denis Villeneuve n’a pas du tout été convaincu par la conversion du premier film.

De nombreuses autres éditions sont disponibles, avec des SteelBooks exclusifs à certaines enseignes et un coffret collector avec photo et affiche pour la Fnac (voir la fiche technique pour accéder à ces éditions et leurs détails).

Pas plus de bonus que pour Dune avec une bonne heure de coulisses, farcie d’auto-satisfaction, mais offrant de belles et impressionnantes images du tournage. La langue Fremen, la visite des décors naturels ou artificiels, l’ornithoptère des Harkonnens, le chevauchement des vers des sables, la composition du rôle de Feyd-Rautha, les costumes et enfin le duo son-musique sont abordés par 8 featurettes qui mériteraient de pouvoir se lire de façon enchaînée, même si le menu Warner à le bon goût de proposer automatiquement le bonus suivant entre deux. Le tout est certes très instructif, mais après 2h46 de film, on reste ici sur sa faim (ou plutôt sa soif) et on aimerait plus de détails et moins de blabla « cirage de pompes ».

Greig Fraser est évidemment de retour à la photographie (voir la critique de Dune et le résultat est toujours aussi captivant et vivant. Elle est traitée avec grand respect par ce 4K Ultra HD triple couche qui lui laisse toute la place nécessaire pour s’exprimer sans défaut. D’Arrakis et son désert surchauffé, à Geidi Prime et son ambiance monochrome, en passant par la planète plus luxuriante de l’Empereur ou les différents Sietchs des Fremen, le Dolby Vision ou l’HDR10 sont largement mis à contribution pour délivrer la richesse des teintes et des luminosités variées.

En comparaison, l’image du Blu-ray un peu trop rempli (2h46 de film et 1h de bonus) peine à donner un spectacle totalement satisfaisant. Il aurait fallu déporter les bonus sur un autre Blu-ray pour laisser respirer la compression du film.

Cette fois encore pas de ratio d’image variable pour proposer un semblant d’IMAX, au moins en 1.78. L’image reste au format 2.39 tout du long avec une perte colossale d’image par rapport à ce que Denis Villeneuve et Greig Fraser ont mis dans leur cadre. Christopher Nolan arrive à convaincre Warner de le faire pour ses films, pourquoi pas Villeneuve ? Voir la critique de Dune pour une démonstration de la quantité d’image perdue.

Avec Dune: Deuxième partie, le design sonore impressionne une nouvelle fois. Le surplus d’action et d’explosion, mais également la finesse des sons du désert, maintiennent une ambiance qui attrape le spectateur autant que les images. La musique de Hans Zimmer (qui n’a pas arrêté de composer pour l’univers de Dune entre les deux films) est également au rendez-vous et soutient autant l’action que les moments intimes ou inquiétants.

Le tout est propulsé sur le 4K Ultra HD par du Dolby Atmos TrueHD, que ce soit en VF ou en VOST. La version française s’en sort avec les honneurs, même si il reste préférable à bien des égards de profiter du mixage 100% original de la VO, ainsi que pour ses voix et pour les effets de La Voix.

Le Blu-ray propose presque le même spectacle sonore, sauf pour la VOST qui est légèrement rétrogradé en Dolby Atmos Digital Plus.

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