Le Monde sur le fil (1973) : le test complet du Blu-ray

Welt am Draht

Réalisé par Rainer Werner Fassbinder
Avec Adrian Hoven, Klaus Löwitsch et Barbara Valentin

Édité par Carlotta Films

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Critique

On peut facilement imaginer que, pour le téléspectateur de l’époque, ce téléfilm de science fiction d’une durée de 3h15 a du être un drôle de choc. Car à moins d’avoir lu le livre qui inspire ce scénario étrange, les idées qui y sont abordées sont assez révolutionnaires et même à la limite du flippant.

Ceux qui auront vu le film Passé virtuel auront franchement un goût de déjà vu puisque les deux oeuvres partagent la même source, le livre « Simulacron-3 » de Daniel F. Galouye.

On retrouve aussi des éléments dans la saga « Matrix » ou même le légendaire Blade Runner, ce qui fait que, pour le spectateur d’aujourd’hui, la « surprise » est vite éventée et on soupçonne immédiatement le ressort principal de l’oeuvre. Du coup, 3h15, ça peu paraître long… Fort heureusement, la mise en scène de Rainer Werner Fassbinder vous cueille régulièrement, les acteurs au jeu étrange vous interpellent (surtout Klaus Löwitsch capable d’exploser ou de jouer au millimètre), les décors futuristes kitschs vous titillent la rétine, sans parler des moquettes murales et autres costumes improbables ou d’un ancêtre plutôt réussi du visiophone.

Pour le cinéphile de 2010, l’ensemble de ces paramètres génère finalement la même impression qu’à l’époque, à savoir d’être l’observateur d’un monde dont on ne sait pas vraiment si il est réel ou non, tellement il paraît « faux ».

Pas la peine de le cacher, ce n’est pas une oeuvre facile d’accès, 3h15, en allemand, en 4/3, avec un son de casserole, il faut en vouloir. Mais pour l’amateur de science fiction cérébrale ou pour le curieux fouineur de l’oeuvre de Fassbinder, c’est un trésor.

Présentation - 4,0 / 5

Critique effectuée sur un disque test, sans le digipack/livret 36 pages qui est prévu sur le produit définitif. La note prend cependant compte de cette valeur ajoutée qu’on ne retrouve pas partout. Les menus sont simples d’accès et après le logo Carlotta Films, on arrive tout de suite à destination.

Bonus - 3,0 / 5

Passé le diaporama de très belles photos du tournage, on restera près de 50 minutes sur un documentaire rétrospectif avec les témoignages d’acteur et techniciens de l’époque. On assiste à une projection en cabine où il est question de la restauration, mais malheureusement, aucun exemple pratique n’est présenté pour juger pleinement du travail visiblement titanesque.

Image - 4,0 / 5

Extraordinaire travail de restauration et remastérisation HD. L’image, bien qu’encore un peu granuleuse (faut pas rêver non plus, ce n’est pas de la vidéo HD tournée hier) présente une stabilité étonnante, une définition parfois bluffante et une propreté incroyable.

Son - 3,0 / 5

Là aussi, on fait avec ce qu’on a et on donne le maximum de place et de définition pour ne rien perdre. Un canal mono encodée en PCM fati donc office de piste sonore avec les « charmes » d’une telle antiquité : redoublage des comédiens pas toujours très synchro et bruitages qui donnent l’impression d’avoir été enregistrés dans un lavabo. Mais le travail éditorial n’est nullement remis en question.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm