Réalisé par René Goscinny
Édité par Citel Vidéo
En 50 avant Jésus-Christ, les armées de Jules César occupent toute la Gaulle… Toute ? Non ! Car quelques part en Armorique, un petit village entouré de camps retranchés romains résiste victorieusement au puissant envahisseur… Pour prouver à tout Rome que ces Gaulois prétendument invincibles ne sont que des hommes vulnérables, César en personne propose à Abraracourcix, le chef du village, une série d’épreuves « Les 12 travaux » que seuls les Dieux pourraient réussir…
ILS SONT FOUS CES GAULOIS
Premier long métrage d’animation sorti des éphémères Studios Idéfix, Les Douze travaux d’Astérix est très certainement le long métrage animé dédié au gaulois malin, le plus connu de tous et surtout le plus réussit. Avec son scénario totalement original écrit par Goscinny, Uderzo et Tchernia, Les Douze travaux d’Astérix emmène ses célèbres personnages dans des sphères inédites pour l’époque avec une bonne dose de fantastique, une grande liberté avec les anachronismes, un humour grinçant à souhait et une fin peu ouverte à la suite pour les Romains. L’une des plus célèbres séquences dont tout le monde se souvient est la maison qui rend fou, avec sa parodie d’administration et ses paradoxes si chers à Goscinny, mais qui, une fois de plus, mettra en avant l’esprit vif et malin d’Astérix.
Mais il ne faudrait pas oublier les autres « travaux », sources de gags éternels et d’un humour qui parle autant aux enfants qu’aux adultes tant le jeu de mot le plus fin flirte allègrement avec les situations les plus absurdes : des crocodiles funambules, une île du plaisir sans sangliers, un hypnotiseur égyptien qui pète un plomb, ou même une énigme à base lessive, jusqu’à l’épreuve du cirque romain que nos héros, rejoints par leur village, vont transformer en spectacle pour enfants…
C’est l’avantage de cette structure en 12 sketches où scénaristes et dessinateurs peuvent donner tout le meilleur de leur talent. Encore aujourd’hui, Les Douze travaux d’Astérix reste l’une des plus grandes réussites du cinéma d’animation français, tant en terme d’animation que de contenu. Un classique indémodable.
Boîtier simple, sérigraphie, jaquette claire et précise, menus succincts, presque pas de bonus… la flacon est sobre. Mais c’est dans la partie technique que cette nouvelle édition Blu-ray des Douze travaux d’Astérix (enfin en véritable HD) prend tout son intérêt.
Alors qu’il y aurait certainement moyen d’aller interviewer certains artistes ou techniciens, ou bien de ressortir des archives, il faut se contenter ici de la bande-annonce d’époque, assez classique dans sa forme. On peut également avoir un aperçu du travail de restauration image du laboratoire Eclair via une bande-promo présentant certaines séquences du film avant/après. Stabilisation, contrastes, griffures, rayures et taches… les témoignages du travail de fourmi sont nombreux dans cette courte vidéo.
C’est ici que se trouve le principal intérêt de cette édition des Douze travaux d’Astérix. Car non seulement, le film est restauré à partir du négatif par le laboratoire Eclair (scan en 4K puis restauration en 2K), mais ce Blu-ray lave l’affront de la précédente édition qui se contentait d’une définition 720p et propose une résolution full HD 1080p.
Autre « nouveauté », le respect du cadre 1.66 d’origine, alors que les précédentes éditions DVD et Blu-ray amputaient plus ou moins l’image originale (voir notre article).
La restauration permet de profiter d’une définition extraordinaire et de la finesse de tous les traits, tout en conservant un léger grain argentique.
La palette de couleurs est vive, mais on peut déplorer un étalonnage franchement perfectible avec des blancs peu respectés qui tirent sur le jaune ou le cyan. La comparaison ci-dessous entre une image du Blu-ray et sa version corrigée par nos soins, montre bien cette tendance. Les autres captures, issues du Blu-ray, témoignent également de ce dérapage colorimétrique.
Image 1 : Blu-ray Citel 2017 / Image 2 : Correction DVDFR
Restauration également pour la piste son par Studio L.E.Diapason à partir des bandes magnétiques originales. L’unique piste DTS-HD Master Audio 2.0mono respecte le mixage d’origine avec un son très propre et très soigné, aux nombreux bruitages et aux dialogues toujours nets. La musique de Gérard Calvi s’en donne à coeur joie et la partie musicale sur l’île du plaisir remplit parfaitement la scène sonore.
Crédits images : © Citel