Réalisé par Joseph L. Mankiewicz
Avec
Bette Davis, Anne Baxter et George Sanders
Édité par 20th Century Studios
Une jeune actrice, Eve Harrington (Anne Baxter), reçoit un
récompense pour son interprétation dans une pièce de
théâtre… Une voix-off commente la cérémonie… Le décor
est planté, le ton aussi… un ton cynique, féroce et
désenchanté… Les scènes qui suivent sont l’occasion d’un
long flash back… Une descente dans les abysses les plus
sombres de la création théâtrale.
Margo Channing (Bette Davis) est une star du théâtre. Elle
est à l’aube de ses quarante ans. Malgré le soutien des
amis de sa troupe, elle commence à douter de sa capacité à
rester en haut de l’affiche… Un jour, une jeune inconnue,
une certaine Eve Harrington, qui se dit être sa plus
grande admiratrice, va lui être présentée… Cette
rencontre va bouleverser la vie des deux femmes…
Ce film de Joseph-Leo Mankiewicz (« La comtesse aux pieds
nus », « Soudain l’été dernier ») a conservé toute sa force
et sa noirceur… Pour l’époque, ce film était très
audacieux. En effet, les années d’après-guerre offraient
surtout un cinéma américain épanouissant, souvent gai et
positif. Mankiewicz a voulu dépeindre une face plus
sombre de l’Entertainment US de l’époque. Billy Wilder
avait déjà fait cela la même année dans « Sunset Boulevard »
(Boulevard du crépuscule), un film qui célébrait la face
obscure du rêve hollywoodien. De la même façon, Mankiewicz,
lui, s’est intéressé aux désillusions, aux doutes, et
même aux trahisons qui jalonnent la vie de certains
comédiens de théâtre de New York…
Ironie de l’histoire ou bien juste retour des choses,
« All about Eve » sera devenu avec le temps un véritable
film hollywoodien : sa remarquable construction, la magie,
le regard, le talent de Bette Davis, le jeu ambivalent de
Anne Baxter et, pour la petite histoire, la présence
d’une certaine Marilyn Monroe dans un tout petit rôle
font de ce long métrage un véritable Must inscrit au
Panthéon du Septième Art.
Enfin, petite anecdote : le très beau
Tout sur ma mère de Pedro Almodovar est un
hommage vibrant à ce film.
Une édition très sobre aux menus fixes et muets mais assez raffinés. A noter qu’ils sont en 16/9 anamorphique alors que le film est en simple 4/3. Le choix des langues se limite au français, à l’anglais et à l’italien. Petit défaut et spécialité de la maison : lorsque l’on regarde le film, il faut passer par le menu audio pour changer de piste linguistique ! Quant à eux, les sous-titres, incrustés sur un bandeau noir, sont en français, en anglais, en grec, en italien et en néerlandais. L’ensemble du film est découpé en vingt-sept chapitres. Quelques suppléments anecdotiques complètent une édition qui aurait mérité une plus grande imagination.
Pas grand-chose…
Aucune filmographie, aucun document sur Bette Davis…
Seule une bande-annonce d’époque en VO ainsi que celle de
Le Mur invisible.
Quant à la galerie de photos, elle est plus qu’anecdotique…
Assurément la meilleure copie disponible à ce jour.
Un noir et blanc assez lumineux, un master propre même si
l’on constate l’apparition de quelques taches noires
éparses. L’image scintille et tremble un peu, et ce,
notamment sur les plans larges. Toutefois, le confort
visuel est très honnête.
Les possesseurs de 16/9 regretteront cependant le format 4/3…
La VO (mono) a été bien nettoyée. Elle est dynamique et claire. Par contre, oubliez les pistes françaises et italiennes, toutes deux en mono. Elles n’ont pas connu le même traitement que leur homologue anglaise. Elles sont étouffées, elles crépitent comme un bon vieux disque vinyl… La VF a vraiment la Palme dans ce domaine !